Diégèse | |||||||||
samedi 15 avril 2000 | 2000 | ||||||||
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du
texte |
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à venir et déjà passé | |||||||||
Tu
as gagné. Je
ne
suis pas allé à Venise et j'ai laissé ma valise à
la consigne de la gare de Lyon. Le train est parti sans moi et si
j'apprends
que tu as pris un avion, que tu as acheté du parfum et des disques
dans les boutiques de l'aéroport, je me dirai encore une fois que
l'indigence de tes goûts me sert d'espoir et de compensation. Je n'ai encore rien fait de ce samedi vacant. J'ai relu ton message. J'ai défait la valise égyptienne, déballé les emplettes que j'ai faites et que je te céderai peut-être. J'ai retrouvé la photo sur laquelle j'avais cru reconnaître Mathieu. Je reste dans le doute. Si c'était lui ? Ce jeune homme aux cheveux si noirs et plus noirs dans l'argentique. |
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déjà passé et à venir | |||||||||
Je me suis assis sur les marches de la porte de la Citadelle, ému d'avoir traversé cette partie de la ville. Je ne savais pas que je partais pour Alep. Tu m'as fait cette surprise, allant jusqu'à subtiliser mon passeport pour faire apposer un visa. Nous sommes arrivés sans y croire, naviguant dans cette Venise sans eau. Tu sembles t'étonner des émotions que me donne l'odeur des épices, tu te moques de ma souffrance, et c'est ton habitude. J'ai décidé de te laisser, de marcher seul dans les ruelles. J'ai pris une photo de la rue où je t'ai donné ce baiser furtif, dans le cou, alors que nous rentrions d'une promenade angoissée. Elle est belle et sale, triste et sépia. Je n'aurais pas pu choisir une ambiance plus détruite et malencontreuse. |