Diégèse


jeudi 20 avril 2000




2000
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L'atelier du texte
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à venir et déjà passé

Et je suis rentré de Bourges. Je suis maintenant armé de deux téléphones qui sonnent alternativement et me donnent l'idée d'une torture moderne, d'un amusement strident qui me réveille la nuit. On m'envoie des mots et des messages, des papiers, on m'interpelle. Ah, au fait, et il faut que je me souvienne. Revenir de Bourges et ne pas te retrouver. J'ai envie d'être seul, de me délecter à cette idée de nouveauté monacale qui m'envoie au plus près de la folie. Cette nuit, je ne dormirai pas. J'attendrai sans impatience les heures qui tournent et m'assaillent d'idées et de projets qui avortent. Je n'ai plus de sentiments, je n'ai plus de sexe, je t'exténue enfin je crois dans une agitation travailleuse qui ne présage rien. Pourquoi le souvenir de ta peau me manque-t-il toujours ?















déjà passé et à venir





Je suis rentré de Bourges avec la nausée. Je ne sais pas bien ce qui la provoquait, le train, la lecture dans le train, la conversation entrecoupée de lectures. La plaine française se déployait, avec une certaine apathie. Il y a, quand on va à Bourges, cet édifice témoin des années 1970, ce monorail de béton construit pour l'aérotrain, rêve de modernité naïve qui s'étend sur plusieurs kilomètres entre la voie ferrée et la nationale 20. Dans un hangar, la machine infernale doit rouiller, vestige d'une science fiction à l'américaine. À quoi pensaient les hommes qui espéraient un jour recouvrir le territoire et les villes de ces piliers gris, derrière lesquels on n'aurait pas pu s'embrasser tellement l'odeur d'urine aurait été forte.
Je ne suis pas plus là.