Diégèse | |||||||||
lundi 24 avril 2000 | 2000 | ||||||||
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du
texte |
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à venir et déjà passé | |||||||||
Tu
m'envoies une
photo d'un paysage sans pitié et
tu voudrais que je te pardonne.
Je n'avais pas oublié qu'il n'y a qu'en Syrie que le soleil sait
disparaître derrière des monts calcaires et laisser le voyageur
pétrifié à jamais par la beauté. J'ai trouvé
ta lettre, redondante et fanfaronne, comme à ton habitude. Tu me
dis que tu ne désires plus D., que tu ne comprends plus tout à
fait votre alliance. Tu sais pourtant que je m'en moque, que je ne te
reverrai
plus, ou alors. Je suis allé courir sur les bords de la Seine. Le temps maussade me rafraîchissait. J'ai regardé encore les fenêtres de l'appartement où tu voulais que nous habitions. Ils ont mis des rideaux et j'ai haï la mesquinerie de ce confort. Je suis heureux de ton absence. |
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déjà passé et à venir | |||||||||
Je
n'ai rien
fait d'autre
que de travailler sur les ordinateurs. Les couleurs vives des toiles de
J. me ravissent et le temps a couru. Je ne suis pas allé courir
sur les bords de la Seine malgré le soleil venu avec le soir mais
j'ai savouré la promenade à bicyclette,
sans fin et sans but. J'ai reçu une lettre de toi, elle vient de Barcelone où tu sacrifies aux Ramblas. Je ne sais rien de Barcelone sinon que tu y es avec D. Tu sais que j'aurais pu aller avec vous, me glisser dans vos pas, m'enfuir à vos regards, passer aperçu de vous, jusqu'à votre nausée. Je ne le ferai pas. Je préfère cette solitude douce où le corps parchemine. J. m'a donné son livre. Je suis ébahi par tant de travail et ce qui se construit, travail après travail, mot après mot, toile après toile, dans la difficulté de vivre. |