Diégèse | |||||||||
samedi 16 décembre 2000 | 2000 | ||||||||
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du
texte |
demain | |||||||
à venir et déjà passé | |||||||||
Je
suis parti de Belfort
sans vraiment y penser, avec dans la tête encore toutes ces images
électroniques dont je ne pouvais plus voir une seule trame, avec
aussi en souvenir le corps des danseurs Butho qui donnaient à ressentir
dans la musique qui volaient et les couleurs qui se donnaient. Tu te souviens de cette installation avec les caméras reliées au réseau. Nous pouvions nous parler, tu étais à Paris et j'étais à Belfort, ton visage était déformé par le grand angle de la caméra et tu parlais doucement et je te répondais fort et tout le monde nous entendait cependant. Je me demande si le temps est venu de ne plus recevoir autant de grâce et de rester un peu dans la réalité des jours. Je n'ai plus beaucoup de jours avant de te rayer définitivement et personne n'y pourra rien. Hier soir, comme Barthes, « je ne mesurais que mon délaissement. » |
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déjà passé et à venir | |||||||||
Je
ne voulais pas partir. Tu m'avais dit que tu m'appellerais si tu
souhaitais
que je revienne. Tu n'en as rien fait et je suis resté, à
vivre les journées de Belfort et les nuits en larsen et en images
plus saccadées que toutes les saccades. Je me rappelle ta
bouche
et la façon dont tes lèvres se rapprochent et se sont rapprochées.
Je me rappelle ta bouche, qui me disait que tu pouvais m'embrasser et
qui
ne le faisait jamais. Comme tu crois que je suis déjà parti,
je ne te manque plus. C'est ta douleur qui te manque le plus. Dans la rue lumineuse, je te vois suivre le char multimédia qui a été lancé, à toute vapeur sur les façades des maisons, il jette des images et de la musique. Tous les visages se ressemblaient ce soir, dans l'absence de tout regard donné, de tout regard versé au bénéfice d'un sourire, d'un peu de tendresse. Je sais, le monde de la Savoureuse n'est pas tendre. Comment le faire savoir ? |