Diégèse | |||||||||
mardi 26 décembre 2000 | 2000 | ||||||||
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à venir et déjà passé | |||||||||
Nous
sommes repartis vers
Paris, juste après le repas. Il aurait sans doute été
préférable de quitter la campagne plus tôt dans la
journée, pour rejoindre les rues avant que tout ne soit fermé,
que l'on soit encore obligé d'attendre
le lendemain pour acheter tout ce qui fait envie, tout ce que l'on
souhaite
après noël, comme des rêves d'enfance inaboutis. De retour chez moi, je remarque que j'ai laissé le répondeur téléphonique débranché. Tu n'aurais pas pu, si tu m'avais téléphoné, me laisser un message, me dire quelques mots, me faire entendre comment on fête noël en Égypte. Je crois savoir que tu as quitté la capitale pour les fêtes, que tu es dans le Sinaï, dans ce monastère que nous avions décidé de visiter ensemble. Tu pourrais me faire entendre la sagesse des moines, un ancien chat copte, un air de momie ou le vent du désert, me faire entendre que tu es là. Je suis seul. |
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déjà passé et à venir | |||||||||
Il n'y avait que deux
jours
que j'avais quitté la ville et cependant les rues m'étaient
déjà étrangères, tout à l'heure quand
je suis arrivé. Il faisait froid. L'indicateur de température
extérieure de la voiture ne cessait de baisser et l'on pouvait penser
qu'il allait neiger. J'ai quitté la campagne sans regret. J'en connais les recoins. Je sais qu'elle m'attend sans que je dise rien, sans que je bouge même. Je ne reviendrai pas avant longtemps. La campagne ne me grise pas. Le soir, je lis le livre que tu m'as donné. Je lis chaque mot avec distance, angoisse près. Je me méfie de ces pages qui recèlent une fin, ma mort peut-être. Je pense à toi et le téléphone sonne. J'entends ta voix, presque couverte par des rires, des cris, de la musique de flonflon qui me dit que c'est la fête et que je dois être heureux. Je ne suis pas heureux. Tu n'es pas là et si tu étais là, je ne serais pas heureux non plus. Il n'y a pas d'issue à ce manque de bonheur quand les jours sont courts et qu'il fait froid. |