Diégèse | |||||||||
dimanche 2 janvier 2000 | 2000 | ||||||||
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texte |
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à venir et déjà passé | |||||||||
Un dimanche
de début
de siècle est moins triste qu'un dimanche de fin de siècle.
Plus léger, plus technologique. Vu pour la première fois
au bois de Vincennes un jogger avec un baladeur numérique. C'est
sans doute cela qui le rendait si sautillant... L'innocuité de la
vibration sur la musique qu'il écoutait. Ou qu'il faisait semblant
d'écouter. On dit que les piles de ces appareils ne tiennent pas.
J'ai moins pensé à F., même lorsque je suis passé à côté de notre arbre. La tempête, au moins, ne l'avait pas abattu. Quelle est la tempête qui moi, m'abat ? |
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déjà passé et à venir | |||||||||
Les
sensations
de bicyclette,
le dimanche après-midi, sont d'enfance, d'avant l'adolescence, d'avant
le sexe. Le bois de Vincennes a été dévasté par la tempête. C'est un paysage de guerre et les promeneurs étaient silencieux, comme s'ils étaient en deuil des âmes des grands arbres gisants. J'ai cru voir F. sur des rollers, avec un casque de baladeur sur les oreilles. Mais ce n'était qu'une vague illusion. Un dimanche de début de siècle est plus humide qu'un dimanche d'été. Moi, je suis plus triste. |