Diégèse |
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lundi 5 juin 2000 | 2000 | |||
ce travail est commencé depuis 157 jours (157 est un nombre premier) | et son auteur est en vie depuis 14610 jours (2 x 3 x 5 x 487 jours) | |||
ce qui représente 1,0746% de la vie de l'auteur | ||||
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et à venir |
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Je
me souviens bien que
c'est dans le train pour Bordeaux que le texte du roman a été
écrit pour la première fois. Le début, très
certainement, sans aucun doute. Et c'est encore de la destination que
vient
le nom de famille d'un des principaux personnages. Trois heures durant,
Mathieu et François sont nés dans le wagon de première.
Je ne connaissais pas encore les petites lampes et l'impression presque
cossue du T.G.V. Atlantique. Je suis allé à Bordeaux, je suis revenu de Bordeaux. J'ai dit maladroitement, dans l'aphasie du lundi, des mots de lundi qui ont été accueillis avec doute, avec circonspection. Je ne sais pas ce que je vais pouvoir faire avec ce voyage, avec tous ces mots. Il faudrait un jour arrêter d'avoir des projets pour réaliser un texte. |
J'ai
encore pris froid dans
le train. Je me suis endormi en essayant d'oublier l'impression
désagréable
qu'il fallait encore que je travaille davantage pour espérer laisser
une trace, prendre le temps de le faire. Je me suis endormi et c'est toi qui viens, toi. Je regarde tes yeux et je les reconnais. Je regarde ta bouche, prête au sarcasme plus qu'au baiser. Je regarde tes mains et je sais qu'elles ne savent pas caresser. Après, tu pars lorsque je me réveille. Tous les passagers du train sont maintenant jeunes, je regarde leur peau et je remarque la texture tendue et ferme. Rien à voir avec ce qui me sert de visage. Je force l'allure pour rentrer chez moi, dans les éternuements de la pollution. Je ne sais même plus si j'ai un corps. Je ne sais même plus si tu en as un. Je ne suis que sommeil malencontreux.Tu n'en sauras rien. |
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