Diégèse | |||||||||
mercredi 7 juin 2000 | 2000 | ||||||||
ce travail est commencé depuis 159 jours (3 x 53 jours) | et son auteur est en vie depuis 14612 jours (22 x 13 x 281 jours) | ||||||||
ce qui représente 1,0881% de la vie de l'auteur | |||||||||
hier | L'atelier
du
texte |
demain | |||||||
à venir et déjà passé | |||||||||
C'est
le mercredi, je suis
allé voir mes étudiants une dernière fois. Ils m'ont
accordé encore un peu d'attention puisque je ne leur avais pas donné
les notes, puisque je ne leur avais pas encore prouvé que j'étais
bien là. Je vis dans une impression de supercherie qui peut se
retourner
contre le monde dans une paranoïa de mauvais aloi. Car si c'est le
monde qui est une supercherie,
je suis moi, fou. Que dis-tu de cela toi qui penses que ce ne sont que jérémiades, que le temps qui passe n'arrange rien de ce texte qui t'ennuie ? Mais ce texte-là reste et demeure inaccessible. En boucle il avance cependant, dans l'insensibilité. Quant à toi, j'attends de tes nouvelles neuves, qui disent que tu es au palais. |
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déjà passé et à venir | |||||||||
C'est
le jour où
je vais de parole en parole, je parle et je marche et je dois écouter
et entendre et écouter encore pour dire, plus encore, dire plus,
décider, donner des directions. Je ne sais pas où tout cela
va, mais je crois que tout cela va mal. Je ne te vois pas, à peine, presque par inadvertance, et quand je peux te parler, c'est toujours trop tard, trop triste, trop fatigant pour une rencontre. Et j'ai trop parlé. Et tu te tais et je me tais et nous attendons les crachottis de la ligne téléphonique mobile qui nous sépare plus qu'elle ne nous relie. Je t'attends et tu ne viens pas, comme cela se devait et je me dis que c'est bien moi qui construis autour de moi les conditions de ton absence. Puis j'oublie. Il est trop tard pour y réfléchir. |