Diégèse |
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jeudi 15 juin
2000 |
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2000 |
ce
travail est commencé
depuis 167 jours
(167 est un nombre premier) |
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et
son auteur est en vie
depuis 14620
jours (22 x 5 x 17 x 43 jours) |
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ce
qui représente
1,1423% de la vie de l'auteur |
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hier |
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L'atelier
du
texte
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demain
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à
venir et
déjà
passé |
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Comment
sais-tu que j'aime
les chansons
italiennes de Lucio Dalla ? Je ne te l'ai jamais dit. Je
ne
pense pas que tu saches que j'en écoutais en partant à Istanbul,
dans la voiture, seul. Et je crois bien que le Bosphore en entendait
aussi
lorsque j'ai traversé le pont, émerveillé. Tu te rappelles
lorsque nous étions sur ce bateau qui nous menait vers un restaurant
de pêcheur, pas très loin, mais assez pour dire que les vacances
étaient là ? Nous avions quitté Bagdad dans la guerre
des jours. C'était encore une fois un temps de missiles et de peur.
Il y a longtemps déjà.
J'ai bien une photo de toi sur le
pont à Istanbul, où, encore une fois, ton
visage dément le corps trop sage. Je
suis parti dans ces
jours-là. |
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déjà
passé
et à venir |
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Quand
je te dépasse,
il est deux heures du matin, et tu marches dans l'alanguissement qui
conduit
au milieu de la nuit. Les épaules sont un peu en arrière,
pour mieux sentir le balancement des hanches. Quand
tu te retournes et que je te reconnais, tu ne prends même pas le
temps de feindre de me reconnaître, tu viens vers moi avec un sourire
un peu fatigué et tu me proposes tout de suite de te suivre chez
toi. Je ne prends même pas le temps de feindre d'hésiter.
J'avais remarqué que le désir hantait cette rue dès
que j'y suis passé, dès que j'ai vu tes épaules qui
marquaient le balancement des hanches, dès que j'ai vu que la fatigue
qui te prenait m'attendrait
dans tes bras. Chez toi, c'est
dans le sommeil que je te comprends. |