Diégèse


mardi 27 juin 2000




2000
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L'atelier du texte
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à venir et déjà passé

(...) industrieuse et discrète ; persuadé que je repartirais vite sans rien avoir appris des rêves de ses pierres grises. 
Alep m'a joué un tour, prouvant ainsi qu'elle pouvait encore en remontrer à qui ne croit plus au charme des minarets et des dômes dans le couchant. Je cherchais un appartement moderne, carrelé de marbre blanc, un appartement avec une chaudière neuve qui ne s'encrasserait pas, une plomberie qui ne fuirait pas ; un appartement sans histoire et auquel je n'en donnerais pas. J'habite un khan, un caravansérail plusieurs fois centenaire ; le khan el Burghol, le « caravansérail du blé concassé ». Adresse étrange. Ce fut celle des consuls de l'Angleterre, de l'Empire austro-hongrois, du royaume d'Italie. La résidence est à l'étage, au-dessus des voûtes du khan, suspendue.
















déjà passé et à venir





Tout y résonne.
Construite pour des Européens, le plan initial en est méconnaissable, maison mutante à ce long frottement avec l'architecture arabe. Les livres s'y amoncellent, sur tous les sujets, de toutes les langues, de tous les âges, reliures craquelées, pages gaufrées par le temps, éparpillés dans toutes les pièces, disparates comme les pièces elles-mêmes, les sols, les plafonds, les fenêtres et leurs grilles, comme la taille des pierres aussi qui pointe les ajouts. J'habite une maison à histoire et me voilà amené à explorer cette histoire, à m'y cogner, à m'y enfermer.
Car j'ai rencontré un homme qui porte tout l'orient en lui. Plus encore, qui porte le conte très ancien d'un Orient qui n'a jamais ignoré l'Occident, d'un Occident qui n'a jamais ignoré l'Orient.