Diégèse | |||||||||
mercredi 3 mai 2000 | 2000 | ||||||||
ce travail est commencé depuis 124 jours (22 x 31 jours) | et son auteur est en vie depuis 14577 jours (3 x 43 x 113 jours) | ||||||||
ce qui représente 0,8507% de la vie de l'auteur | |||||||||
hier | L'atelier
du
texte |
demain | |||||||
à venir et déjà passé | |||||||||
Je
ne suis pas sorti ce
soir. Tu m'avais invité à un spectacle dans une de ces nouvelles
salles que tu affectionnes, mais je n'ai pas pu supporter l'idée
de la fumée et de l'alcool. Je deviens moine, et encore davantage
quand je suis enrhumé. J'ai encore passé la journée à ce travail dense et rêche qui m'oblige à l'attention, qui me force sans dommage à oublier le temps qui passe. J'ai déjeuné à l'Assemblée, me rappelant le temps où je ne savais pas encore, où je n'avais pas compris que c'était là le dernier endroit où l'on fait de la littérature. Hier, nous étions vingt autour de la table, pour un mot, qu'il fallait enlever, qui était nuisible, nous disait-on, qui allait avoir des conséquences pichrocolines. Il s'agissait du mot « essentiel. » Tu ne l'es pas. |
|||||||||
déjà passé et à venir | |||||||||
Tu
ne te doutais pas que
je passais une partie de la soirée en face de chez toi, dans la
salle d'exposition de l'éditeur. Il y avait des tableaux et des
livres et des amis et du vin blanc, rouge parfois. Après, il y a
avait un dîner,
comme la dernière fois, comme pour le premier
livre. J'ai passé la journée à tousser, fiévreux parfois, fatigué par la perspective de cette semaine courte et qui n'en finit pas. Je crains que l'imaginaire ne vienne s'assécher sous la fatigue, chaleur magnifique de l'action. Mais tu es l'imaginaire définitif, et je ne t'oublie pas. Tu marches dans ta vie, dans la mienne, avec l'altérité, avec des mots qui ne sont pas dits et des gestes qui ne viendront jamais. J'ai encore reçu un message de toi, et je l'ai perdu dans les limbes informatiques de l'ordinateur. |