Diégèse | |||||||||
mercredi 17 mai 2000 | 2000 | ||||||||
ce travail est commencé depuis 138 jours (2 x 3 x 23 jours) | et son auteur est en vie depuis 14591 jours (14591 est un nombre premier) | ||||||||
ce qui représente 0,9458% de la vie de l'auteur | |||||||||
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du
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à venir et déjà passé | |||||||||
J'ai
dîné sous
les lambris. Mes épaules sont tendues depuis le matin. Ma vie est
tendue aussi et tu ne te montres pas. Je te demande au téléphone
ce que tu penses de ce voyage à Manille. Je ne sais pas pourquoi
tu ne veux pas répondre. Qu'est-ce qui s'est passé à
Manille pour que tu te taises sans cesse, sans marche et sans
course ? Je te vois bientôt, tu n'échapperas plus à cette rencontre, tu n'échapperas plus à nos corps l'un contre l'autre et frottés. Je le sais comme il se doit. Toute la journée, les rendez-vous se sont succédés et je me demande bien ce que vous avez pu raconter. Je me demande bien quel est le sens de toute cette vie. Pardon de ne pas croire en toi, de ne plus croire, sans savoir. J'ai lu ton journal. |
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déjà passé et à venir | |||||||||
J'ai
dîné muet
et je n'ai pas entendu ta voix, sans doute et sans arrêt. Tu m'as
demandé de t'accompagner. J'ai acheté une chemise et une
cravate pour le dîner. Je ne sais pas quoi te dire. Est-ce que tu
penses encore à ton voyage à Manille ? Est-ce que tu penses
encore au lointain,
à cet
espace qui t'emmène et qui te tord ? Est-ce que tu espères
encore m'emmener avec toi à Manille ? Toute la journée, le téléphone et la parole. Sans marcher avec toi, sans la respiration de l'air sur la peau, de la fraîcheur du soir. Et quand je sors enfin, il est trop tard pour la fraîcheur. Je rentre sur la bicyclette. Je rentre avec le téléphone collé à l'oreille. Je te parle de Manille. Je t'attends. Tu ne viendras pas, pas encore. Je vais user la fatigue. Je vais user de ton temps. |