Diégèse | |||||||||
mercredi 31 mai 2000 | 2000 | ||||||||
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à venir et déjà passé | |||||||||
Nous
avons dîné
ensemble. Cela faisait longtemps que nous ne l'avions pas fait. Je
n'avais
pas le souvenir de l'avoir fait. Toi non plus. Nous avions,
heureusement,
à notre rescousse, la panoplie des questions qui interrogent sur
les jours, sur les faits et toutes les anecdotes du semblant de la vie.
Peu à peu, ta gêne naturelle s'est transformée en agressivité.
J'ai dû quitter la table, non sans avoir remarqué tes ongles
rongés, les cernes de tes yeux
et ces débuts de poche, comme des ravages d'alcool et de tabac,
comme de la méchanceté. Nous sommes allés ensuite à un spectacle de danse contemporaine où les corps en mouvement me disaient ta peine. Comme si. |
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déjà passé et à venir | |||||||||
Nous
avons dîné
ensemble. Dans le taxi qui me menait chez toi, je rêvais à
des jours d'oliviers dans une
campagne esseulée, avec
de la terre ocre et du soleil un peu
sec. Je
rêvais à l'ombre sur une pierre rendue chaude, le corps alangui,
un espace de repos volé. Nous n'avons pas parlé de la Syrie. Pas encore. Nous n'avons pas parlé de ce premier dîner. Nous étions face à face, les autres tables étaient dans un babil mondain et nous nous regardions, persuadés que déjà, c'était pour toujours. Et puis tu as eu cette peur qui ne te quitte plus. Ces enfances angoissées qui te marquent chaque jour davantage la peau de ton visage. |