Diégèse | |||||||||
dimanche 19 mars
2000 |
2000 | ||||||||
ce travail est commencé depuis 79 jours (79 est un nombre premier) | et son auteur est en vie depuis 14532 jours (22 x 3 x 7 x 173 jours) | ||||||||
ce qui représente 0,5436% de la vie de l'auteur | deux mille soixante-seize semaines de vie | ||||||||
hier | L'atelier
du
texte |
demain | |||||||
à venir et déjà passé | |||||||||
Je
ne suis pas
allé
à la piscine, je ne suis pas allé courir, je n'ai fait que
préparer cette rencontre avec un groupe d'artistes dont je ne savais
rien. L'inquiétude m'a donné mal à la tête et m'a rappelé l'alcool, le trop d'alcool de la veille, alcools mélangés. Je ne sais pas ce qui s'est passé sur le plateau quand je tentais d'interroger les artistes et de les écouter. Je n'avais rien à écouter, rien à comprendre. Je ne voyais que la façon ultime dont leur création les occupait tout le temps, les prenait par la main, par les mains et les bras et les jambes, la queue parfois aussi. Je n'ai ressenti quant à moi que la fatigue du piétinement. |
|||||||||
déjà passé et à venir | |||||||||
Je
suis allé à
la piscine mais je ne suis pas allé courir. Il y avait ensuite
cette table
ronde publique avec des artistes et l'odeur de chlore de ma peau et de
mes cheveux mettait entre nous une distance certaine. Je ne comprenais rien à ce qui se passait et sans doute ne se passait-il rien ou presque. Je ne suis pas un « interrogeur » des autres, je n'interroge pas. Je suis rentré le long du canal et le vent qui d'ordinaire souffle toujours contraire vers le Nord-Est s'était arrêté et j'ai pu goûter le plaisir de la descente. J'ai encore délaissé mes amis pour le sommeil. J'ai encore blessé mes amis de mon absence et de mon silence. Je vais les perdre bientôt. |