Diégèse |
||||
jeudi 23 mars 2000 | 2000 | |||
ce travail est commencé depuis 83 jours (83 est un nombre premier) | et son auteur est en vie depuis 14536 jours (23 x 23 x 79 jours) | |||
ce qui représente 0,5710% de la vie de l'auteur | ||||
hier |
L'atelier du texte | demain | ||
à venir et déjà passé | déjà passé
et à venir |
|||
Je
suis enfin
arrivé
à Venise
et j'ai le sentiment connu de déjà vu, de déjà
presque vu de tant de films et d'histoires depuis l'enfance. Comme
souvent,
ce qui me frappe d'abord, c'est ce qui n'est pas spectaculaire. Le
modèle assez banal de lampadaire public qui est installé
dès que l'on quitte les lieux touristiques. Je suis un peu angoissé
à l'idée de toute cette eau boueuse qui menace. Fr., mon hôte m'entraîne dans le tourbillon des paroles d'hôtes, attire mon attention, me raconte des anecdotes. Il me semble que je revis les premiers instants de Mathieu à Alep, tel qu'il les a racontés dans son journal retranscrit par François. J'ai l'impression d'être un peu Mathieu et cela me rend nerveux. |
Je
ne suis jamais arrivé jusqu'à Venise. Ma course sur les
tapis roulants ineptes de Roissy ne m'a permis que d'arriver défait
devant un comptoir fermé et des employés technocratisés. J'ai erré un moment dans l'aéroport, appelant l'Italie, Rome, l'Ambassade, prévenant, racontant. Impossible de vous joindre tous, comme si, puisque je partais, vous aviez fini d'exister, on vous avait donné une journée de repos du rôle de comparse de ma vie difficile. Je n'ai pas pu vous parler. Je suis rentré dans le train de banlieue d'un voyage en aéroport. Le téléphone a sonné cette nuit. C'était toi qui te demandais pourquoi je n'avais pas appelé. Non, c'était un rêve. Tu n'appelleras pas. |