Diégèse


lundi 20 novembre 2000




2000
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L'atelier du texte
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à venir et déjà passé

Je n'avais pas remarqué que j'avais tant grossi, que je ne pouvais plus, presque, entrer dans les pantalons de costume de travail, qui sont gris et qui sont noirs et qui pourraient s'élimer à force d'être portés.
J'ai pris grand soin de ne pas penser à toi et je pense à toi.
J'ai pris grand soin de ne pas te rencontrer mais tu n'es pas là.
Le soir, je suis rentré dans les rues. Tu connais ce coin de rue, près de Charonne, n'est-ce pas. Tu te rappelles que si tu te mets juste là dans la lumière, au coin, juste, que tu laisses tes yeux venir vers moi un peu, en montant, ils prennent alors cette couleur de bleu artificiel que je ne peux pas décrire. Mais si je pense à la couleur de tes yeux, ce sont mes yeux jaloux qui pleurent de ne pas les voir, de les imaginer regarder ailleurs.
















déjà passé et à venir





Je me rappelle ce soir là. J'étais seul et j'avais décidé de parcourir la ville en hiver dans la voiture chauffée. Les murs ocres défilaient sans que je sache vraiment où j'allais et ce que je faisais. J'étais allé l'après-midi acheter de vieux livres neufs dans une vieille librairie usée. Je me demandais quelle machine m'avait fait remonter le temps, quel système imprévu me faisait vivre dans les années cinquante et me montrait comment cette modernité là me décidait à rester dans la ville endormie. Je me rappelle avoir cherché d'autres sources d'espoir et avoir espéré un amour infini
Cela fait plus de dix ans certainement et je cherche toujours cet amour infini. Je te cherche toujours dans les débris du temps de villes ocres. Je te pleure encore.