Diégèse | |||||||||
jeudi 5 octobre 2000 | 2000 | ||||||||
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du
texte |
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à venir et déjà passé | |||||||||
Je
suis arrivé tard
au bureau, le temps mangé par la pluie sur le
toit qui me disait
d'attendre
un peu, que cela allait céder, qu'elle allait passer la main pour
un peu de temps humide mais sans précipitations qui me laisserait
tranquille rejoindre le centre de la ville. Je
suis parti sous la pluie, me rappelant le soleil de la Méditerranée
et les immeubles blancs. Que fais-tu là-bas ? Es-tu de retour dans la ville martyre que je connais un peu ? Penses-tu à moi quand tu vois les roues tourner, agitées par les premières pluies de l'automne oriental ? Je me rappelle moi très bien le feu de tes yeux. Je me rappelle aussi le froid de ta voix, ce soir-là, cette enfance qui ne disait plus rien. Le calme s'installe tendrement entre moi et la vie, et je ne fais rien que de sourire au temps. |
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déjà passé et à venir | |||||||||
J'ai
laissé ce matin
ma bicyclette
chez le réparateur, qui doit mettre de nouveaux freins. J'ai passé
une journée piétonne et je me suis rendu compte que je n'avais
pas regardé les gens depuis longtemps. Dans le métro, mon
regard insistant sur une jeune femme qui lisait attentivement, depuis
Reuilly-Diderot
jusqu'à Palais-Royal, le journal le Parisien, lui était presque
gênant et j'ai cru percevoir, quand elle a levé la tête
et que pour la troisième fois, peut-être, elle a croisé
mon regard, un agacement. J'ai cessé. Puis le soir, il y a eu cette femme seule dans l'arrière terrasse d'un café de Bastille, trop éclairé, qui rend les lumières blanches et les attentes encore plus esseulées. Je l'ai regardée en passant, comme un travelling de cinéma, la faisant, elle, et son attente aussi, l'espace de quelques pas, le point fixe de ma vie. |