Diégèse | |||||||||
vendredi premier septembre 2000 | 2000 | ||||||||
ce travail est commencé depuis 245 jours (5 x 72 jours) | et son auteur est en vie depuis 14698 jours (2 x 7349 jours) | ||||||||
ce qui représente 1,6669% de la vie de l'auteur | trente-cinq semaines d'écriture | ||||||||
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du
texte |
demain | |||||||
à venir et déjà passé | |||||||||
Fallait-il
vraiment qu'il pleuve pour que je me rappelle que c'est l'automne ?
En fait,
c'est l'automne
imaginaire,
c'est encore l'été, c'est le moment que l'on
choisit pour aller à Deauville, le vendredi soir, quand on croit
encore que l'on va supporter l'hiver, que ça va aller.
J'ai rencontré M. pour la première fois, sans que personne le sache, même pas nous. Il n'y avait que le vent un peu plus froid quand nous nous sommes croisés sur le chemin de retour et il me semble même avoir reconnu ses yeux, vifs, je crois. Tu sais, hier, sur le même chemin de retour, il y avait ton parfum en fantôme derrière moi, à l'endroit où l'on traverse le boulevard Sébastopol comme on traverse un fleuve. Je me suis retourné deux fois et je crois que j'étais bien hagard, comme des piquets qui avancent dans la mer. |
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déjà passé et à venir | |||||||||
La
pluie du matin n'a pas duré. Elle a fait semblant, elle a fait
peur, elle s'est amusée à voiler l'été un instant,
une demi matinée, presque. Ensuite, il y a eu le soleil et les
touristes
ont réapparu, avec leur allure de touristes, leurs yeux qui ne fixent rien,
qui ne fixent jamais le regard, qui s'enfuient, qui
sont déjà partis. Dans la voiture qui me ramène d'une réunion, je vois leurs cheveux sur les autobus à impériale d'où on peut découvrir la ville. Pourquoi ne m'emmènes-tu jamais sur un autobus comme ceux-ci, pourquoi ne laissons-nous pas le vent laver nos occupations, nos préoccupations et les angoisses que je tisse, que je martèle aussi. Le soir, tu viens me voir, et, d'emblée, je suis frappé de ton absence de conviction. Quoi que tu dises, quoi que tu avoues, tu n'es pas encore de retour, et tes yeux portent toujours des amitiés qui sont ailleurs. |