Diégèse | |||||||||
samedi 16 septembre 2000 | 2000 | ||||||||
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à venir et déjà passé | |||||||||
Tu
te souviens de la pluie
qui nous avait ramenés, comme l'eau qui remonte dans le chenal tire
le bateau. Nous
en avions parlé lors de ce dîner pendant lequel tu avais renversé
la bouteille de vin sur la nappe alors que les fenêtres du mur jaune,
derrière toi, me disaient que la nuit passerait doucement, que c'était
encore l'été, qu'il n'y avait rien à craindre de l'été. Je suis allé le matin au Centre Pompidou, écouter parler de culture et de culturel. La pluie s'était arrêtée. À la sortie, de jeunes urbains étaient attablés et renversaient parfois un peu de bière, du vin même sur les nappes. Mais ce n'était plus l'été et je craignais l'automne. Il n'y a rien à craindre. |
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déjà passé et à venir | |||||||||
Il
n'a pas plu de cette
journée d'automne. Je me suis
senti moins enfermé, plus en
couleur que d'habitude. C'est sans doute parce que tu m'attendais
à la sortie du Centre Pompidou. J'aime boire avec
toi, un café
liégeois impromptu, qui dit la douceur de jours passés et
la crème sucrée qui rend la disparition moins âpre.
Je suis rentré sur la bicyclette,
m'attendant presque à tomber de joie à chaque carrefour. Ainsi, tu étais de
retour, tu acceptais de me voir, de m'attendre
et ton genou pouvait presque sous la table caresser le mien. Ton corps a un peu changé mais je reconnais le désir, je reconnais les yeux noirs qui brillent. Tu ne pouvais pas m'accompagner plus longtemps. Je suis rentré dans la répétition de nos mots, de nos gestes et de nos sourires. |