Diégèse | |||||||||
vendredi 2 mars 2001 | 2001 | ||||||||
ce travail est commencé depuis 427 jours (7 x 61 jours) | et son auteur est en vie depuis 14880 jours (25 x 3 x 5 x 31 jours) | ||||||||
ce qui représente 2,8696% de la vie de l'auteur | soixante-et-une semaines d'écriture | ||||||||
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Comme le temps passe : 2001 = 2000 + 1 | |||||||||
Je ne me souviens pas si nous avions été si chastes mais je me souviens très bien de ma fausse surprise ce soir là, sur le Pont de la Concorde, de te voir avec ce mimosa, comme s'il avait été directement acheté à Sainte-Maxime ou à Nice, juste à côté de l'aéroport, pour arriver maladroitement glissé dans ton sac gris, avec tes yeux gris, ta gabardine grise elle aussi. Je me souviens aussi de ton sourire, au milieu de la circulation du pont, de la tour Eiffel tutélaire. Je garde en moi ce mimosa comme les seules véritables fleurs de l'année, comme un moment de souhait qui emporte le temps avec lui. Il s'égrène depuis, sans cesse et je ne sais que dire de sa tendresse qui s'effrite comme après quelques minutes s'éteignent avec peine les loupiotes scintillantes de la tour. | |||||||||
Je
serai noyé, recouvert par tous ces papiers qui ne disent pas grand
chose, qui avancent quelques idées, qui tentent de glisser ici et
là un son, une musique, un peu d'avenir dans les méandres
du convenu, dans la tendresse
triste de la vie. Ma voix rauque répond à la dureté des temps, le rhume ne s'éteint pas, entretenu par la fatigue et l'impression dégingandée qu'il ne se passe plus vraiment rien. Je reviens tard, dans le froid et lorsque de la fenêtre de la voiture je regarde passer les noctambules, dans toute l'illusion de la fête, des alcools, de la vie qu'il faut brûler, je me sens seul, avec le repos que je dois prendre, avec les mots que je dois dire, avec tout ce fatras à penser. |
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2 mars | |||||||||
2000 |