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Ce
sont aujourd'hui les
rails de Saint Lazare que je suis, en mémoire
de la Bête humaine. Ils s'enfoncent dans la tranchée
de la ville et l'on n'entend presque pas les trains. Il faut se pencher
un peu ou tenir les
grilles du square près de l'église portugaise,
noter les horaires, les couleurs, le vide des trains au mois d'août
alors que les
promeneurs jouent
à l'été. Le
temps moite aigrit les sueurs. On pourrait les voir voler au-dessus
de bancs, suinter un peu sur
les allées en pente du jardin. Le
soir, je ne me rappelle plus bien, tout de suite, cette journée
qui se saoule seule, qui se photographie, qui s'imagine molle et
indécente. Je ne me
rappelle plus qu'une nuque, le sourire distant, les démarches
souples et le
boitillement
des vieux et des bébés. |