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C'est
un petit bric-à-brac indien qui s'impose peu à peu au gré
des promenades, quelques
objets éparpillés pour tromper
la mémoire et laisser penser que je ne suis jamais allé en
Inde, préférant une vitrine ou deux aux odeurs de Bombay,
le soir, sur Marine Drive. Pourtant je vois un peu la mer, le luxe est
à ma droite et les tours du silence un peu plus loin offrent une
métaphore choisie de la mort. J'ai
laissé les nuages passer au dessus du toit. J'ai regardé
leur flux et vu baisser le jour dans le calme grandissant d'une
solitude
choisie. Le temps
se perd un peu et je
suis dans un pays de science
fiction ou dans le passé, bien avant dans l'histoire, selon que
je choisis le calendrier vikramajit ou celui nommé Saka qui indique
1923. Et c'est alors une avalanche de vêtements coloniaux de grosse
toile, précédés des barrissements des éléphants
sacrés de la Reine. Bombay
s'échappe encore. L'Inde est triste cependant, elle
est belle et sale, triste et sépia. Je n'aurais pas pu choisir une
ambiance plus détruite et malencontreuse. |