|
Je
crois que c'est l'amour des météorites qui le premier a donné
à Mathieu
Talence le goût des religions à étoiles, de dieux
qui lancent de petites pierres sur le sol, comme on cogne aux fenêtres pour
attirer l'attention sur un amour perdu. Je ne sais pas comment ils
ont pu viser avec
autant de précision cette petite bande de terre
du Lido di Venezia et manquer un souvenir, une star de cinéma, l'idée
d'un vieux film embarrassé. Tout est fermé
maintenant. Je
me suis réfugié dans un restaurant rapide, de ceux dont les
lumières trop fortes rappellent la misère de la solitude. Je regarde la plage.
Je
ne sais plus qui je cherche et la vie même se dissout dans ce trop
peu de terre. Quand
tu sais ce que je sais, tu regardes la vie sans hâte et ce que je
sais n'est rien, un peu de tendresse une fois, qui a fait basculer le
monde
sur une autre terre où l'ocre domine lentement et tourne parfois
au vert olive dans une odeur âcre. |