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Le
directeur de la Villa Arson m'a proposé de quitter l'hôtel
de la Corniche pour m'installer dans un des studios d'accueil de la
Villa,
comme un artiste ou comme un étudiant, comme un faux voyageur. Je
découvre
le jardin l'hiver, pétri d'artificiel comme toute la végétation
de la côte d'Azur. Je
découvre les allées et venues,
les promenades le soir. Tout à l'heure, alors que je m'abîmais
encore devant les œuvres de l'exposition, c'est le jeu des regards qui
commence, qui appuie, qui hante
les lieux parfois, à la recherche
de cimaises invisibles. Je joue. Un
peu d'adrénaline, un peu de commerce, quelques négociations
silencieuses pour mieux renoncer ensuite. Je ne voulais rien avoir à
connaître de ce corps. Et pourtant. La nuit, maintenant, respire.
Je sais maintenant
que
ton absence
n'empêche
pas le regard, si elle impose
pourtant de détester les autres peaux, de ne jamais plus imaginer
mêler la sueur à de la sueur, de renvoyer plus loin une caresse,
un baiser, cet un peu de toi que je pourrais perdre. |