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Est-ce le
jour
qui passe
et qui me fait compter les voitures à la frontière, comme
dans l'enfance ? Est-ce
la solitude forcée et les yeux de fous qui se posent sur mes yeux
tout le long du jour à la frontière ? Est-ce la chanson
que je fredonne,
que
je fredonnais, je me souviens, le long de l'Euphrate,
certains jours de légèreté
? Je suis triste. Alors je
regarde les passagers des voitures et
c'est un même sourire que je fais, que je donne, et je pars. Sur le chemin de l'hôtel,
la nuit noire, je me rappelle tes derniers
mots "tu
me détestais tant que j'ai pensé que tu voulais que je meure." C'était une pose, alors,
avant
la fuite plus longue et tu as fait semblant de me prendre au mot.
J'imaginais
notre rencontre douce et mystérieuse, qui aurait pu chanter. Ce soir, blotti seul,
des images de visages dans les yeux clos et
cet amour qui ne dit rien d'autre que l'amour, cette douleur, si vraie,
si publique, je ne la crie pas, je la pleure presque, désenchanté.
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