Diégèse | |||||||||
mardi 30 décembre 2003 | 2003 | ||||||||
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Les Méditations
métaphysiques de Descartes |
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Mais peut-être, bien que les sens nous trompent quelquefois sur des choses ténues et trop éloignées, y en a-t-il pourtant beaucoup d'autres dont il est tout à fait impossible de douter, bien qu'elles soient tirées des sens : par exemple que maintenant je suis ici assis près du feu, vêtu d'une robe de chambre, tenant dans les mains cette feuille, et choses semblables. Et ces mains elles-mêmes, et tout ce corps, mon corps, quelle raison pourrait-il y avoir de les nier ? Sauf si peut-être je me comparais à je ne sais quels fous dont le cerveau est atteint par des vapeurs atrabilaires si tenaces qu'ils soutiennent fermement qu'ils sont des rois alors qu'ils sont très pauvres, ou qu'ils sont vêtus de pourpre alors qu'ils sont tout nus, ou qu'ils ont une tête en argile, ou que tout entier ils sont des cruches, ou faits de verre. Mais ce sont là des insensés, et moi-même je ne paraîtrais pas moins privé de sens, si je retenais d'eux quelque exemple pour me l'appliquer. | |||||||||
Les Méditations métaphysiques de Descartes en latin | |||||||||
Sed forte, quamvis interdum sensus circa minuta quaedam et remotoria nos fallant, pleraque tamen alia sunt de quibus dubitari plane non potest, quamvis ab iisdem hauriantur ; ut jam me hic esse, foco assidere, hyemali toga esse indutum, chartam istam manibus contrectare. | |||||||||
D'une certaine façon, un commentaire (libre) de Descartes | |||||||||
Ce
n'est
pas seulement par esprit de contradiction que le texte évoque pour
moi, dans l'instant, la figure d'un homme nu et très pauvre, qui
disait qu'il était roi, il y a environ deux mille ans, en se dirigeant
vers Jérusalem. Tous les jours je m'entoure encore de sa pourpre
imaginaire. Ma tête est d'argile et je suis tout entier une cruche. Mais ce sont des insensés, et je serais tout autant insensé, si je NE retenais PAS d'eux quelque exemple pour me l'appliquer. Et je suis vraiment tout entier une cruche. Tout en haut de l'immeuble d'en face, en mirador sur Paris, une fenêtre allumée me guette. Tout en haut sur Paris, la lumière décroît doucement et chaque heure, pendant dix minutes, la tour Eiffel scintille. Et pourtant tout cela est faux, manifestement. Un fatras d'imprécisions et de métonymies, car c'est une lampe qui brûle, d'autres qui clignotent. Le scintillement est une illusion d'optique. Mais franchement, qu'est-ce qu'on s'en fout... |
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30 décembre |
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