Diégèse


jeudi premier janvier 2004




2004
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Les Méditations métaphysiques de Descartes

Eh bien donc, admettons que nous rêvons, et que ces choses particulières-là, que nous ouvrons les yeux, remuons la tête, tendons les mains, ne sont pas vraies, que peut-être même il n'est pas vrai que nous avons de ces mains et tout ce corps. Toutefois il faut bien avouer que ce que l'on voit pendant l'assoupissement est comparable à des images peintes qui n'ont pu être inventées qu'à la ressemblance des choses vraies, et qu'ainsi ces choses générales-ci au moins, des yeux, une tête, des mains et tout le reste du corps, existent, et sont des choses vraies, et non imaginaires. Car en vérité les peintres, même quand ils s'appliquent à inventer des sirènes et des satyres aux formes les plus insolites, ne peuvent leur attribuer des natures de part en part nouvelles et ne font que mélanger des parties de divers animaux ; ou bien si peut-être ils élaborent quelque chose de si nouveau qu'on n'ait absolument rien vu de semblable et qui soit ainsi entièrement fictif et faux, il reste toutefois que pour le moins les couleurs dont ils le composent doivent être vraies.






D'une certaine façon, un commentaire (libre) de Descartes





Et pourtant, c'est à peine vrai que nous avons tout ce corps. Il se dérobe sans cesse, à ses images éparpillées, fragments mal juxtaposés qui ne disent rien d'une allure ou d'un mouvement. Et nous avons donc un corps, qui ne se ressemble jamais, transformé avec l'humeur, l'impatience, le froid, le chaud, le temps, et tout le temps.
Et quand je pense à ton corps, existes-tu davantage que quand je pense à toi ? Et quand je touche ton corps dans la nuit, existes-tu moins que lorsque nous parlons en pleine lumière ? Tu es moins ressemblant que toutes les choses vraies, image peinte, numérisée, pixellisée, au flou déjà de la mémoire.
Je ne sais plus ce que font les peintres, au désolé de leurs gestes, du mouvement arraché à l'espace. Je ne sais plus ce que font les musiciens de la stridence
Et quand je pense à ta voix, rougie par tes lèvres. Et quand je pense. 
Montre moi tes sirènes et tes satyres aux couleurs si vraies. Ne fais pas mentir Descartes.
Et quand je pense à toi.










premier janvier












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