Diégèse



samedi 17 janvier 2004

2004
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Les Méditations métaphysiques de Descartes
D'une certaine façon, un commentaire (libre) de Descartes
En effet, avoir la puissance de se mouvoir soi-même, comme aussi de sentir, ou de penser, je jugeais que cela n'appartenait en aucune manière à la nature du corps ; au contraire, je m'étonnais plutôt de rencontrer en certains corps de telles facultés.
Qu'en est-il maintenant que je suppose qu'un trompeur très puissant et, s'il est permis de le dire, méchant, s'est délibérément, en toutes choses, autant qu'il a pu, joué de moi ? Puis-je affirmer que j'ai la moindre chose de toutes celles que je viens de dira appartenir à la nature du corps ? Je concentre mon attention, je pense, je réfléchis, rien ne se présente ; je m'exténue à reprendre en vain la même quête. Et de celles que j'attribuais à l'âme ? Se nourrir ou marcher ? Puisque désormais je n'ai pas de corps, ce ne sont là aussi que fictions.

Alors si Descartes n'a plus de corps, je n'ai plus de corps non plus et plus personne n'a de corps, ni vivant, ni mort. Aujourd'hui, j'ai fait procéder à la crémation du corps de mon père. Dans l'après-midi, j'ai exhumé du jardin l'urne contenant les cendres de ma mère, posée là depuis plus de dix années, en un petit mausolée dérisoire. Et je n'ai plus de corps. Plus personne n'a de corps autour de moi. Alors, d'où viennent ces douleurs diffuses ? De l'âme ? Mais Descartes a-t-il une âme ? Et si Descartes n'a pas d'âme, je n'en ai pas non plus...
Sentir ? Ressentir ? Est-ce bien différent quand c'est agréable ou désagréable ? Ressentir le plaisir ou la douleur ? La même chose ? C'est à dire rien ? Rien qui vaille, qui défaille, aux mondes des fictions du monde, sans cesse, avec le souci permanent de contenir tout cela, le doute.





17 janvier

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