Car
chaque fois qu'en portant un jugement je
retiens la volonté de
telle sorte qu'elle ne s'étende qu'à ce que l'entendement
lui donne à voir clairement et distinctement, il est absolument
impossible que je me trompe, parce que toute perception claire et distincte
est sans aucun doute quelque chose, et par conséquent ne peut pas
venir du néant, mais a nécessairement Dieu pour auteur, Dieu,
dis-je, cet être souverainement parfait, dont il est contradictoire
qu'il soit trompeur ; c'est pourquoi, sans aucun doute, elle est vraie.
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J'aime
beaucoup l'expression de Descartes : « Retenir
sa volonté » lorsqu'il s'agit de juger des choses. Mais il
oublie encore qu'il peut s'agir d'autre chose que ce qui se gouverne
par la volonté et que mon dégoût ou mon désir
ne peuvent pas toujours être distraits par la volonté et qu'ils
me trompent aussi. Pourtant, ce désir et ce frémissement
devant la beauté du monde, ils viennent de Dieu assurément,
parfaitement beau et parfaitement désirant. La perversion de mon
désir vaut autant que la perversion de mon jugement.
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