Diégèse


jeudi 29 juillet 2004




2004
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Les Méditations métaphysiques de Descartes

Ainsi, quand j'imagine par exemple un triangle, encore que peut-être une telle figure n'existe et n'ait jamais existé nulle part au monde hors de ma pensée, il y a pourtant à coup sûr une certaine nature ou essence ou forme déterminée de cette figure, immuable et éternelle, qui n'a pas été forgée par moi et qui ne dépend pas de mon esprit ; comme cela ressort de ce qu'on peut démontrer, de ce triangle, diverses propriétés, à savoir que ses trois angles sont égaux à deux droits, qu'au plus grand angle est opposé le plus grand côté, et choses semblables, que maintenant, que je le veuille ou non, je reconnais clairement, même si je n'y ai aucunement pensé auparavant quand j'ai imaginé un triangle ; et par conséquent elles ne sauraient avoir été forgées par moi.





D'une certaine façon, un commentaire (libre) de Descartes





Descartes a raison. Ce triangle-là n'a jamais existé ailleurs que dans l'esprit, le sien et puis dans celui de tant d'autres et avant lui, tant d'autres aussi. La figure du triangle, la ligne, le point, nous relient mathématiquement au réel et par là nous lient ensemble dans la création. Si moi j'imagine un triangle, j'imagine plutôt la relation triangulaire au père et à la mère, ou alors j'imagine le triangle du sexe féminin, ou alors j'imagine un tatouage sur un bras, une équerre posée et mon esprit divague et avec lui des sensations dans l'ensemble du corps. Je quitte Descartes et ses méditations, je superpose les triangles dans un bric-à-brac impossible, un fatras de triangles dans le souvenir et le ressouvenir et je fais rire Descartes à la vie, et je ris aussi, stupéfait de tant de légèreté superficielle.










29 juillet













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