Diégèse



vendredi 4 juin 2004

2004
ce travail est commencé depuis 1617 jours (3 x 72 x 11 jours)
et son auteur est en vie depuis 16070 jours (2 x 5 x 1607 jours)
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Les Méditations métaphysiques de Descartes
D'une certaine façon, un commentaire (libre) de Descartes
Mais quand je fais peu après retour sur moi, j'expérimente que je suis pourtant exposé à d'innombrables erreurs, et lorsque j'en cherche la cause, je remarque que s'offrent à moi non seulement l'idée, réelle et positive de Dieu, c'est-à-dire d'un être suprêmement parfait, mais aussi, si l'on peut dire, une sorte d'idée négative du néant, c'est-à-dire de ce qui est suprêmement éloigné de toute perfection, et que moi, je suis comme quelque chose d'intermédiaire entre Dieu et le néant, c'est-à-dire entre le souverain être et le non-être, constitué de telle sorte que, en tant que j'ai été créé par l'être souverain, il n'y a sans doute rien en moi qui me fasse me tromper ou m'induise en erreur, mais que, en tant que je participe aussi en quelque manière du néant ou du non-être, autrement dit en tant que je ne suis pas moi-même le souverain être et que presque tout me fait défaut, il n'est pas tellement étonnant que je me trompe.
Si seulement il était possible d'atteindre le mi-chemin entre l'être et le non-être et ne pas rester indéfiniment tout au bas de la courbe impossible de la perfection et de l'éternité, si seulement dans les moments difficiles, qui sont toujours des moments de conscience, une seule parcelle de la joie de Dieu, à coup sûr, comme un malade peut porter dans la poche le médicament qui le calme, une seule parcelle infinitésimale de la joie de Dieu pouvait entrer en nous, à la demande, au besoin, si seulement la création entière n'était pas plongée dans l'angoisse ou l'oubli de soi, de la vie, de ce temps compté qui nous prend, si seulement... Alors, je pourrais penser une seconde que je ne me trompe pas, avec l'obstination d'un enfant entêté, refusant de jouer et de se divertir, refusant même de se nourrir, implacable dans son ressentiment d'être là, infiniment là sans que cela n'ait aucun sens. Et je continue à repasser des souvenirs, vieux films émollients.





4 juin
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