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Je ne
savais pas
que l'Abbé
Pierre prône « l'insurrection
de la bonté ». Il y a tout le christianisme
dans cet oxymore, il y a les voix qui s'élèvent, il y a les
plus petits gestes, il y a les plus grandes causes, il y a toute la
douleur
de siècles
de massacres comme la douleur de la plus petite mort dite anonyme. Il
faut alors proclamer avec lui qu'il n'y a pas de mort anonyme. Il faut
refuser les compteurs de morts qui, selon les continents, fonctionnent
à l'unité, à la centaine, au millier. Les journaux
juxtaposent tous ces compteurs. Et d'un. Un attentat à Bagdad. Et
de dix. Un accident de train. Et de cent. Un tremblement de terre.
Et d'un, un coup de froid
sur Metz. Et de dix. Une voiture piégée. Et de mille. Quelques
journées de guerre.
Qu'est-ce qui peut échapper
à tous ces compteurs et permettre
de rejoindre,
insurgé, la véritable compassion ? Je cherche. |