Il n'y a pas
d'hiver
pour le texte. L'hiver
n'est même plus un décor possible. L'hiver
n'est plus possible comme élément de la littérature,
comme élément du texte. Je ne sais pas ce qui détruit
la littérature. C'est peut-être le réchauffement climatique,
le réchauffement du climat. Ce sont peut-être tous les textes
produits et diffusés qui détruisent la littérature. C'est peut-être
l'abondance des textes, cette abondance qui ferait
que le texte est devenu une distraction et qu'au rayon des distractions
il est concurrencé par d'autres distractions. Et si ce n'était
pas une distraction, qu'est-ce que ce serait ? |
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Gustav :
aucun mot. Rien
ne m'oblige à utiliser des mots, à en faire usage. rien
ne m'oblige à rien. Rien ne m'a jamais obligé à rien,
en une année, en une année entière, presque. Je n'ai
pas été obligé d'être un bon acteur. Je n'ai
pas été obligé d'être un personnage intéressant,
d'être un personnage qui provoque des émotions, qui engendre
des réflexions. Je n'ai eu qu'à déclarer que j'étais
un personnage, que j'étais un personnage parmi trois personnages,
un de vous, un de nous, un avec vous. Je
ne m'étais obligé qu'à être avec vous pendant
un an et vous n'étiez obligés qu'à rester là,
avec moi, pendant un an. |