Diégèse


dimanche 5 février 2006




2006
ce travail est commencé depuis 2228 jours (22 x 557 jours)
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ce qui représente 13,3565% de la vie de l'auteur
deux mille trois cent quatre-vingt-trois semaines de vie
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L'atelier du texte
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Séquence 05








avant le texte
le texte
Les outils me donnent des mots clés, les outils assemblés, rassemblés me donnent des mots clés et les mots clés aujourd'hui, ceux de ce jour, sont passion, qui apparaît plusieurs fois mais surtout cette fascination, que personne ne remarque, que personne n'avait remarquée, qu'il ne faudrait pas montrer, dont il ne faudrait rien savoir. 
« Pourquoi sortir ? », dit A., à la fin de la cinquième séquence. Pourquoi sortir puisque ce qui, dehors, pourrait provoquer la fascination, devra désormais, désormais et pour toujours, devra rester invisible, non pas seulement caché, pas dissimulé, mais invisible, entièrement invisible.
Celui qui sort, celui qui doit sortir, doit se parer d'invisibilité.

Les textes ont pris une mauvaise habitude. Pas seulement ce texte, pas seulement mon texte, mais la plupart des textes. Cette mauvaise habitude, c'est d'aller droit au but. C'est d'aller vite et de ne dire et de n'exprimer que les événements, que les épisodes, que les pensées des personnages qui participent, qui doivent participer de la construction d'un sens. Et puis, il y a une porosité entre les récits et les récits de vie, et puis il y a une porosité entre les récits et la vie. Le ciment de cette porosité, c'est la diégèse.
Alors qu'il suffit de s'arrêter un peu, il suffit de vivre un peu, pour bien savoir qu'il n'y a en fait aucune porosité entre le récit et la vie, pour savoir, pour éprouver que la vie, en aucun cas, n'est diégétique et que dans la vie, dans ce qui est supposé être la vraie vie, il n'y a jamais d'histoire, il n'y a jamais aucune ellipse possible.





après le texte
Dehors. 
La scène est à Venise. A. et B. sont assis à une table de trattoria sur une place de Venise. Il ne fait pas froid. Il ne fait pas très chaud. Il ne fait pas trop chaud. Il y a d'autres personnes aux autres tables de la trattoria mais il y a encore des tables vides, il y a encore quelques tables libres. Il y a aussi des tables non desservies, avec des assiettes sales et l'argent de l'addition avec des billets de banque, quelques billets, qui bougent un peu avec le vent. C'est une fin de repas à Venise. A. et B. semblent travailler. B. a un carnet ouvert. C'est comme un carnet de notes. Il a un stylo à la main. C'est A. qui parle. B. prend des notes. La scène dure. La scène dure trop longtemps et on a la même impatience que le serveur de la trattoria qui voudrait faire autre chose, non pas fermer, mais juste faire autre chose. A. parle. B. prend des notes. On n'entend pas ce que dit A. On entend, les bruits de Venise, les bruits aléatoires de Venise, qui sont des bruits de ville avec cette particularité de ne pas connaître le bruit de voitures car le bruit des moteurs sur l'eau est différent du bruit des voitures.
Puis l'on revoit la scène. Sur un écran, on revoit la même scène. A. qui parle. B. qui prend des notes. Mais les bruits de la ville ont changé. La bande son a changé. Ce sont désormais les bruits d'une autre ville. Avec des voitures, sans doute aussi des camions, des bruits un peu à l'écart, mais des bruits présents cependant.
La scène dure. Elle dure longtemps.











5 février










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La lumière était filtrée et blanchie par le sable. C'est cette Venise générale et particulière que je peux rassembler par l'esprit. Personne n'a remarqué ma fascination. Personne n'a remarqué ma fascination. Une idée de soi qui se construit avec douceur. Aucune lumière, aucune passion.