Diégèse | |||||||||
mardi 28 février 2006 | 2006 | ||||||||
ce travail est commencé depuis 2251 jours (2251 est un nombre premier) | et son auteur est en vie depuis 16704 jours (26 x 32 x 29 jours) | ||||||||
ce qui représente 13,4758% de la vie de l'auteur | |||||||||
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du
texte |
demain | |||||||
avant le texte | le texte | ||||||||
Je le répète,
je vais le répéter : trois personnages, trois personnages
encore indistincts, c'est lourd, c'est difficile. Ils bougent
lentement,
ils décident lentement de bouger, ils ne bougent presque pas, ils
ne parlent presque pas, ils ne font rien, ils existent à peine.
Du fait qu'ils sont trois, du fait qu'ils sont maintenant trois, ils
font
comme s'ils n'avaient pas besoin de moi, comme s'ils n'avaient plus
besoin
du texte, comme si leur importance et ce qui était pour eux important
ne venait plus du texte, ne venait pas du texte. Je dois donc ramener les personnages au texte, vers le texte, dans le texte. Je devrais peut-être leur trouver quelque chose à faire. Je pourrais les envoyer en voyage. Ce serait bien un voyage... Ce serait pour moi comme des vacances. |
A. B. et
C. sont assis sur
le canapé, sont désormais assis sur le canapé, l'un
à côté de l'autre, alignés, comme les gens sont
assis, alignés, sur les bancs dans les gares ou dans les aéroports,
sur les rangées de sièges individualisés dans les
gares et dans les aéroports, surtout dans les aéroports et
dans quelques gares, dans les plus grandes gares. A. B. et C. attendent silencieusement. On suppose qu'ils attendent puisqu'il ne se passe rien, puisqu'ils ne disent rien, puisqu'ils ne se disent rien, puisqu'ils ne bougent pas, puisqu'il n'y a pas de musique, puisqu'il n'y a rien à la télévision, rien sur le téléviseur, puisqu'il n'y a aucune image projetée. S'ils existent, s'ils existent encore, ils attendent. Ils sont en attente. Ils sont sur « pause ». B. : Je jure que nos mouvements étaient sur « pause ». Le téléviseur se met en marche. C. : Nous ne sommes pourtant pas dans un jeu vidéo. A. : Nous n'en savons rien. |
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après le texte | |||||||||
Pourquoi
devrais-je trouver nécessairement quelque chose à faire aux
personnages ? Pourquoi faudrait-il qu'une intrigue
avance ? Pour
passer
le temps de qui ? Quelle
serait l'obligation, l'ardente obligation de faire
« histoire » ? Je peux laisser les personnages sur
« pause » aussi
longtemps
que nécessaire, aussi longtemps qu'il sera nécessaire pour
que ce qu'ils ont à faire, pour que ce qu'ils doivent faire apparaisse
avec force et évidence. Je peux les laisser sur « pause »
sans qu'ils
se plaignent, sans que je me plaigne. Je peux même imaginer que le
lecteur, cet éventuel, puisse accepter aussi de lire que des
personnages
sont sur « pause » plutôt que de devoir les voir occuper le
temps comme
dans les feuilletons télévisés qui passent à
la télévision le matin juste après le départ
des enfants pour l'école, ces feuilletons qui signalent que si vous
pouvez les regarder, c'est que vous êtes sans doute vieux, seul et
désespéré. Amour, Gloire et beauté... Je laisse les personnages sur « pause ». |
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28 février | |||||||||
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Je ne vois pas de plans pour les temps ordinaires, ces temps qui, à être trop délaissés, pourraient bien devenir des temps de révolte. | Métaphysique : recherche de ce que sont les êtres en eux-mêmes. | Forcené. | Je continue à longer la lagune, regardant parfois, à la faveur d'une éclaircie, un campanile qui tiraille le ciel. | Ce qui fait que cela suinte, que cela coule. | Je
ne sais qu'en dire et qu'en faire. |
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Il ne semble pas que je puisse jamais être pleinement certain de rien d'autre. | Je ne sais rien, je ne peux plus rien. |