Diégèse | |||||||||
mercredi 4 janvier 2006 | 2006 | ||||||||
ce travail est commencé depuis 2196 jours (22 x 32 x 61 jours) | et son auteur est en vie depuis 16649 jours (16649 est un nombre premier) | ||||||||
ce qui représente 13,1900% de la vie de l'auteur | |||||||||
hier | L'atelier
du
texte |
demain | |||||||
avant le texte | le texte | ||||||||
Le
bootleg est
une pratique
qui consiste à mixer deux morceaux de musique pour en créer
un autre, mêler deux chansons pour créer une autre chanson
et faire en sorte que les soudures, les jointures ne s'entendent pas,
ne
se remarquent pas. On
doit donc pouvoir faire aussi des bootlegs
textuels,
des bootlegs de textes. L'atelier du texte : bootleg, self bootleg.
Entremêler
ses propres textes. Outils et matériaux. « Jusqu'à abasourdir les oiseaux de mer ». Je ne prends pas. C'est la fin d'un texte, ou d'un film, ou d'un mauvais film. Le texte à écrire doit aussi lutter contre sa fin, contre sa propre fin, cette fin qui veut arriver tout de suite, qui veut s'imposer, se hisser, se hausser, se mettre en avant et qui écraserait tout, qui arrêterait la lente, la difficile, la très fragile germination du texte, de ce texte même qu'elle voudrait clore, qu'elle voudrait tout simplement finir. Et elle devrait pourtant savoir, la fin, cette fin stupide, qu'elle ne tirera son existence même que de l'existence du texte, celui-là qu'elle voudrait clore trop vite. C'est elle, c'est la fin qui crie jusqu'à abasourdir les oiseaux de mer. À la fin, s'oppose le début, le commencement. Le début dit à la fin : « tu vois, moi, je suis le début, je suis le commencement. Je suis bon. J'accompagne le texte, je le fais éclore, je suis un initiateur, une pépinière, une serre, un nid, une niche. » Le début n'est pas un menteur, c'est un mystificateur. Le début est un début abusif. Il voudrait prendre toute la place. Il n'en finit pas de débuter, il n'en finit pas de repousser le texte au delà, jusqu'au point où l'attend la fin. Ainsi, le texte doit se prémunir contre deux vrais ennemis : le début et la fin, qui dialoguent au dessus de ses lignes pour l'empêcher de naître. |
La
lumière
bleutée
du téléviseur s'éteint tout à fait. Le chuintement
gris du téléviseur s'estompe et puis s'éteint lui
aussi. La scène est
désormais silencieuse et obscure. On entend un, puis quelques, puis de nombreux applaudissements. Puis les applaudissements décroissent et s'éteignent. La scène est une nouvelle fois silencieuse et obscure. La lumière bleutée du téléviseur revient. L'homme est là. Il a posé sa main sur son épaule. Son bras forme une bandoulière. |
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après le texte | |||||||||
Régler
la
difficile,
la douloureuse question des applaudissements dès le début,
une fois pour toutes. Je déteste les applaudissements. Parfois,
on voudrait pouvoir applaudir avant la fin. Les applaudissements jouent
pour le texte le même rôle dévastateur que la fin. Ils
viennent trop tard ou trop tôt. Je leur règle leur compte.
Je débarrasse le texte de toute tentation d'applaudissements. Sans début. Sans fin. Sans queue ni tête. |
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4 janvier | |||||||||
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Parler pour les vivants et rester entièrement silencieux. | Le raccourci irréfléchi de l'amour. | Un rituel de voyages enfermés. | Jusqu'à abasourdir les oiseaux de mer. | Ce texte va marquer le début d'une enquête. | La réalité vraie d'un sujet. |