Diégèse


vendredi 20 janvier 2006




2006
ce travail est commencé depuis 2212 jours (22 x 7 x 79 jours)
et son auteur est en vie depuis 16665 jours (3 x 5 x 11 x 101 jours)
ce qui représente 13,2733% de la vie de l'auteur
trois cent seize semaines d'écriture
hier

L'atelier du texte
demain










avant le texte
le texte
Est-ce que les personnages peuvent avoir un prénom ? Est-ce que je peux les fixer, les coller, les attacher au texte par un prénom aussi rapidement, après seulement vingt jours, vingt petits jours, quelques lignes... Julien. Thomas. Ce ne sont pas des prénoms. Ce sont des effigies, des marques, des caractères et je ne sais pas si les personnages ont déjà ce caractère qui permet d'avoir un prénom, de le porter, d'être reconnu par ce prénom, d'être créé par ce prénom. Je ne sais pas. S'ils ont un prénom, ils devront avoir une vie, une vie d'avant, une vie d'après, prendre des directions, faire des choix, avoir fait des choix. Sans prénom, ils sont libres de venir, d'aller et venir. Je les dénomme, je les renomme A. et B.
A. : On joue à quoi ? 

B. : On joue encore à Julien et on joue encore à Thomas. Julien. Thomas. Thomas. Julien. 

A. : Je connais ce jeu. Je connais cette chanson.

B. : On joue.

A. : Tu connais un autre jeu. Je sais que tu connais d'autres jeux. Parfois tu regardes un peu de côté et tout ton visage me dit que tu sais jouer. Tout ton visage me dit que tu as beaucoup joué, et que tu aimes ça aussi, jouer.

B. : Thomas. Julien.

A. : Je ne connais pas ce jeu.

B. : Thomas. Julien.

A. : Thomas. Julien.

B. : Tu vois. Perdu.

A. : Ce n'est pas facile.





après le texte
Je ne peux pas continuer à donner des noms et puis à les enlever, à faire faire des pirouettes aux personnages, à leur faire faire des tours, des tours de texte, comme dans un cirque, une arène. Les noms. Les mots.
Mais leur conversation, leur jeu, cette fausse conversation et ce véritable jeu, les conduit peut-être à se rencontrer, à provoquer leur rencontre dans le champ du texte, sur le champ du texte.
A. et B., c'est mieux que Thomas et Julien. Mais je ne sais pas. C'est tout aussi difficile d'enlever des prénoms que de les donner. C'est tout aussi glissant, une glissade imaginaire. C'est tout aussi illusoire, tout autant une illusion.











20 janvier










2005 2004 2003 2002 2001 2000




L'émoi des uns et des autres. Cette machine imaginaire que l'on appelle pensée. L'idée de ton oubli. Inventer des mines à des personnages faméliques. Une œuvre collective d'illusion. Si les journées sont vides ainsi.