Diégèse | |||||||||
jeudi 15 juin 2006 | 2006 | ||||||||
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Ainsi
Noëmie peut-elle
rester silencieuse,
ainsi peut-elle rester
immobile, ainsi peut-elle
penser
à autre chose, à d'autres villes et ne rien nous en dire... Il y a bien cependant une
limite, il doit bien y avoir cependant une limite à cette immobilité,
à ce silence, à cette nuit
libérée des étoiles. Ou alors, il faudrait être
encore plus radical et abandonner entièrement les personnages à
leur immobilité, à leur immobilisme et renoncer aussi, de
la même façon, à en dire une seule parole, à
en écrire un seul mot. Mais Noëmie pourrait tout aussi bien danser. Elle pourrait esquisser un pas de danse ou bien danser vraiment et sa danse pourrait être une danse de cabaret ou une danse de peep show, de strip-tease, d'effeuillage. Mais elle ne voudra jamais et elle va, je le crains, rester encore silencieuse, immobile, immobile, silencieuse. |
(Noëmie) Mais je peux
aussi changer de rôle, je peux là, devant vous, déchirer
mon contrat et je pourrais hurler. Je serais tragédienne et je jouerais
la tragédie et je serais une comédienne classique qui joue
la tragédie classiquement et puis cela n'intéresserait personne,
pas davantage que mon silence ou mon immobilité. Je ne sais pas
vraiment si cela a encore un intérêt de jouer la comédie,
d'être sur la scène. Je pourrais être aussi un personnage
de manga, un personnage de télé-réalité et
c'est un peu du théâtre-réalité que je joue
ici. Théâtre-réalité. C'était donc cela. C'est donc cela. Vous voyez que les didascalies ont encore une utilité. Nous sommes dans une expérience de théâtre-réalité, qui va durer un an. C'est épouvantable. |
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après le texte | |||||||||
Avec
ce mot « épouvantable »,
Noëmie accomplit ce qu'elle a promis. Elle joue classiquement la
tragédie
classique et l'on peut déjà imaginer le ton donné
à cet « épouvantable », qui est épouvantable comme pourraient
l'être Médée ou Bérénice. C'est épouvantable et de cet épouvantable-là, Noëmie ne pourra que se repentir. |
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15 juin | |||||||||
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Le pluriel est trop souvent une facilité coupable. | La faculté de connaître, la faculté de choisir. | La nuit libérée d'étoiles. | La vie se déprécie soudain. | La nuit descend. | Je suis parti ces jours-là. |