Diégèse


lundi 26 juin 2006




2006
ce travail est commencé depuis 2369 jours (23 x 103 jours)
et son auteur est en vie depuis 16822 jours (2 x 13 x 647 jours)
ce qui représente 14,0827% de la vie de l'auteur

hier

L'atelier du texte
demain










avant le texte
le texte
Il faut que cela avance. Il faut que les personnages se rencontrent. Il faut qu'ils s'affrontent. Il faut qu'ils s'aiment, qu'ils s'amusent, qu'ils souffrent, qu'il vieillissent là, sur la scène d'un théâtre vide, pour devenir la scène d'un théâtre qui ne serait pas vide. Les personnages sont figés. Gustav est sur le canapé. La voix de Noëmie vient d'ailleurs, disant un sens qui se dérobe. Je vais faire appel à Mathieu. Il faut que Mathieu fasse une réunion de crise. Il faut qu'il intervienne, comme il intervenait quand il était un homme politique et qu'il y avait une crise, une crise véritable, qui s'enfuyait ensuite et qui laissait les souvenirs en cendre.
Noëmie : je fais appel à Mathieu.
Mathieu entre sur la scène et s'assoit à côté de Gustav.
Mathieu : mon ami. Je suis ton ami. Tu te souviens ?
Noëmie : Mathieu appelle alors Noëmie. Il m'appelle.
Mathieu : Noëmie, rejoins-nous. Nous avons besoin de toi. Il faut que tu interviennes.
Noëmie : Noëmie entre sur la scène.
Noëmie : Est-ce que l'on ne pourrait pas prévoir un remplaçant ou une remplaçante. dès lors que je suis sur la scène, c'est fatigant de dire à chaque instant ce que je suis en train de faire, ce que je vais faire, ce que je fais, ce que je dis, ce que je vais dire. C'est lassant. Et puis, très vite, je ne sais plus ce que je fais, je ne sais plus ce que je dis.
Mathieu : arrête Noëmie. Nous pouvons aussi comprendre, Gustav peut aussi comprendre ce qui se passe, ce qui se dit, sans que tu interviennes continuellement comme si nous étions dans un roman. Il y a des choses évidentes. Il y a des situations évidentes. Entre sans dire que tu entres. Sors sans dire que tu sors. Nous comprendrons.
Noëmie : je ne crois pas t'avoir demandé ton avis sur ma façon de travailler, qui ne te regarde pas.
Mathieu : cela me regarde puisque je suis l'ami de Gustav et que je l'aime.
Noëmie : mais tu es son employé. Il te paye.
Mathieu : justement. Je n'ai pas le choix. Je n'ai pas à me demander si je suis son ami ou non, si je l'aime ou non puisque c'est contractualisé.
Noëmie : c'est cynique.
Mathieu : justement non. Tu as été plus subtile. Tu es devenue agressive depuis que tu es amoureuse de Gustav. Et ce n'est pas une didascalie. C'est une pause dans la didascalie. Tu frises la rupture de contrat.
Noëmie : Noëmie fait le geste de gifler Mathieu. Elle prend sa tête dans ses mains comme si elle pleurait. Puis elle relève la tête et déclare que c'est fini.





après le texte
Quelle verve. Je ne leur ai pas demandé d'être aussi prolixes. Trois semaines de frustration, trois semaines sans échange et il viennent se quereller longuement, trop longuement sur la scène. Ce sont d'ailleurs les deux employés qui se chamaillent, qui prennent toute la place. Nous n'avons pas entendu Gustav, qui rêve aux éclipses ou qui rêve à Venise, ou qui rêve à l'Orient, ou qui rêve à un monde qui aurait le sens du monde.










26 juin










2005 2004 2003 2002 2001 2000




L'Afrique qui meurt dans les lambeaux que lui laisse le monde, l'autre monde, celui qui n'est pas l'Afrique. D'où naissent donc mes erreurs ? Les souvenirs en cendre. Alors les fausses lagunes s'inventent une Venise sans Venise. Je devrais continuer ce début de roman qui s'étire. C'est encore le charme puissant de la ville qui me marche dans la tête.