Diégèse | |||||||||
samedi 6 mai 2006 | 2006 | ||||||||
ce travail est commencé depuis 2318 jours (2 x 19 x 61 jours) | et son auteur est en vie depuis 16771 jours (31 x 541 jours) | ||||||||
ce qui représente 13,8215% de la vie de l'auteur | |||||||||
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du
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avant le texte | le texte | ||||||||
C'est le dernier jour de la séquence, séquence de la disparition, de la double disparition, de la disparition en plusieurs dimensions, de la disparition de l'image, du spectacle, du public, des personnages, de la fiction, du réel. C'est le dernier jour de la séquence de déconstruction du pacte diégétique. Et puisqu'il n'y a rien, et puisqu'il n'y a personne, puisqu'il n'y a personne sur scène, puisqu'il n'y a personne pour regarder la scène, pour faire semblant même de regarder la scène, il n'y a plus que l'écriture qui peut continuer, qui peut faire continuer, qui peut laisser continuer. | Noëmie
entre sur
la
scène, arrive sur la scène, se tient sur l'extrême
bord du centre de la scène. Mathieu entre sur la scène et se tient à l'extrême bord de la scène, à la droite de Noëmie. Gustav entre en scène, lentement, doucement, comme on marche dans un rêve, comme on marche parfois dans les rêves. Il se place derrière Noëmie et derrière Mathieu. Il les pousse. Il ne les pousse pas brutalement. Il les pousse, comme on incite avec tendresse un enfant à sauter dans la piscine, quand on pousse un proche parce que c'est le moment d'y aller. Il les pousse lentement, doucement, comme dans un rêve, comme parfois dans les rêves et Noëmie et Mathieu sautent de la scène, sans encombre, sans difficulté, sans déséquilibre, sans effet autre que celui de sauter de la scène dans la salle. Ils s'assoient au premier rang des fauteuils de la salle. La salle est vide. Sur l'écran apparaît l'image de la salle. Sur l'écran, la salle est comble. Gustav se retourne. Il regarde l'écran. Dans la salle comble, sur l'écran, dans le public sur l'écran, il n'y a ni Noëmie ni Gustav. Gustav salue l'écran. Mathieu et Noëmie rient. On entend la voix de Noëmie, sa voix enregistrée : « Il peut encore se passer quelque chose ». |
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après le texte | |||||||||
Il peut encore
se passer
quelque chose et s'il s'agit de recoudre le texte, d'en découdre
avec la fiction et de remettre en forme une diégèse acceptable,
une diégèse compréhensible, qui susciterait des émotions,
qui susciterait un intérêt. C'est possible, c'est
toujours
possible et on peut même rire, on peut même en rire, ce n'est
pas difficile, ce n'est pas si difficile. Il peut même se passer quelque chose. On peut même en rire. |
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6 mai | |||||||||
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Un signe de paix. | L'âpreté des derniers mètres de la pente. | Doux. | Ils me murmurent les formules du sommeil. | Tu me dis que tu n'as pas envie d'entendre ces histoires où le temps marche sur la tête. | Le corps sanglé, titubé, martelé. |