Diégèse


jeudi 2 mars 2006




2006
ce travail est commencé depuis 2253 jours (3 x 751 jours)
et son auteur est en vie depuis 16706 jours (2 x 8353 jours)
ce qui représente 13,4862% de la vie de l'auteur

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L'atelier du texte
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avant le texte
le texte
Les personnages sont encore sur pause et si j'en crois la lecture des textes du début de mois de mars des années précédentes, je remarque que c'est une question de temps, non pas une question d'époque, mais une question de temps, de temps qu'il fait qui se mêle au temps qui passe, le temps qui fait et qui passe à la fois et ce temps de saison qui n'est pas, qui n'est jamais un temps de saison, un véritable temps de saison.
Alors les personnages sont sur pause, continuellement sur pause continue, sur pause fatigante, sur pause décevante et les personnages partagent avec l'auteur la fatigue et l'auteur est sur pause et les personnages remuent, remuent encore pourtant.

A. B. et C. sont de nouveau silencieux, assis les uns à côté des autres dans une posture un peu raide sur le canapé. Mais deux choses ont changé, deux éléments, deux événements ont profondément modifié la scène, cette scène, par rapport à la scène du début de la séquence, du début de la neuvième séquence, ce début où les personnages semblaient attendre, assis. Ce qui a changé, c'est que le téléviseur est allumé. On ne sait pas ce que sont les images sur le téléviseur. On ne voit que la lumière du téléviseur allumé. Mais aussi, mais surtout, on sait que les personnages n'attendent pas, on ne suppose plus que les personnages attendent, attendent quelqu'un ou quelque chose, on ne peut plus le supposer, plus du tout le supposer. On sait désormais et de façon tout à fait sûre, absolument certaine, on sait que les personnages assis les uns à côté des autres sur le canapé face au téléviseur allumé sans images, on sait que ces personnages, dans une posture un peu raide, on sait qu'ils sont sur pause.





après le texte
Qu'est-ce que la fatigue change à l'écriture ? Qu'est-ce qu'un temps froid, un temps un peu plus froid, un réveil matinal, un réveil un peu plus matinal change au texte ? Cela fait d'abord que les doigts vont moins vite sur le clavier de l'ordinateur, qu'ils multiplient les inversions de lettres au sein des mots et que cela frôle la dyslexie et aussi cela fait qu'allant moins vite, les doigts modifient le rythme de la phrase, ils hésitent, ils choisissent d'autres mots, des mots sans difficulté de saisie, sur le clavier, des mots plus faciles. Ce qui change, ce qui change aussi, c'est que le lecteur, cet éventuel, le lecteur s'éloigne, il est encore plus loin, il devient inimaginable, il devient impensable, il ne peut même plus être une idée de lecteur. Enfin, les outils, les outils des années précédentes, ces outils restent sur l'étagère. Je colle au texte. J'ai peur de le perdre. Même en mettant les personnages sur pause, j'ai peur de perdre le texte.










2 mars










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Puis ils sont morts à Babylone. Certaines de ces pensées sont comme des images de choses. La dureté. Une lagune de mots. Je me sens seul, avec le repos que je dois prendre. J'ai dormi dans tes mots.