Diégèse | |||||||||
samedi 29 août 2009 | 2009 | ||||||||
ce travail est commencé depuis 3529 jours (3529 est un nombre premier) | et son auteur est en vie depuis 17982 jours (2 x 35 x 37 jours) | ||||||||
ce qui représente 19,6252% de la vie de l'auteur | |||||||||
hier | L'atelier
du
texte |
demain | |||||||
Gustav | |||||||||
Je
ne travaille plus. Mon travail de comédien, c'était d'abord
user de ma mémoire. Dès lors que je n'ai plus de mémoire,
je ne peux plus faire ce travail. Et puisque je ne travaille plus, je
ne
sais plus ce que sont les vacances. L'idée de vacances devient une
idée qui ne s'applique qu'à autrui. Je regarde les gens dont
tout dit qu'ils sont en vacances. Ils ont mis des vêtements de
vacances.
Ils ont adopté une démarche de vacanciers, comme si les vacances-mêmes
entravaient leurs pas. Aux terrasses des cafés, ils
ont des conversations de vacances et, le plus souvent, ils parlent du
temps
où ils ne sont pas en vacances, avec un espoir à peine dissimulé
que le temps normal du travail revienne, que la vie normale de travail
réajuste leurs pas. Ils
parlent de leurs souvenirs de vacances et
du temps qu'il fait et du temps qu'il fera. Moi je ne connais plus que les saisons. C'est encore l'été puis ce seront les automnes, l'automne de l'été et puis l'automne de l'hiver. Les enfants essaieront leurs cris de plage dans les cours d'école. Il fera plus froid et les arbres changeront de couleur et cela n'aura pas d'autre importance que de dire le temps qu'il fait. Et l'on m'opposera sans doute que j'ai été fait tel que j'aurai existé pour l'éternité et que mon existence ou ma non-existence ne sont rien et tout à la fois dans le temps qui passe et dans le temps qu'il fait. Il y a de la chance à l'oubli, désormais, infini. |
|||||||||
29 août | |||||||||
2008 | 2007 | 2006 | 2005 | 2004 | 2003 | 2002 | 2001 | 2000 |