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Il y avait
ton souvenir
mais les lieux que nous visitions ne disaient rien de toi. Je n'y étais
jamais allée. Nous n'y étions jamais allés. Il y avait
ton souvenir et ce souvenir était entièrement disjoint des
lieux que nous traversions. Ton souvenir était pourtant dans le
reflet des vitrines. Ton
souvenir m'attendait au bord des terrasses des
cafés et m'accompagnait ensuite jusqu'au bout de la rue. Ton
souvenir
me pressait de rentrer vite ou de m'attarder. Ton souvenir voyageait
à
côté de moi, en même temps que moi, apparaissant et
disparaissant à son envie sans que jamais je puisse prévenir
de son irruption, de son interruption. Et quand ton souvenir
s'éloigne
un peu, autre part, c'est
cet autre part qui change le temps qui passe, qui le modifie.
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