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Pourquoi
l'Italie ? Je ne
sais pas. J'ai
trouvé refuge dans le nom des villes où nous
faisions étape. Mondovi,
par exemple, est rassurante. Mondovi
me rassure. D'autres
noms auront été inquiétants. Je me souviendrai de
Mondovi. C'est là que j'ai dévoilé
le rôle du quatrième personnage qui nous accompagnait et qui
ne nous accompagnait pas en 2006.
Pourquoi
l'Italie ?
Sans
doute parce que nulle part ailleurs le fantasme de l'intrigue et donc
le
fantasme du récit n'est porté aussi loin. Le récit
italien est pétri d'humanité, de remords, de vengeance et
d'amour. Sans doute parce que nulle part ailleurs le fantasme de
l'amour
n'est porté aussi loin. Sans doute parce que nulle part ailleurs
je n'ai aussi parfaitement conscience que je
ne suis pas cet assemblage d'organes qu'on appelle un corps humain ; je
ne suis pas non plus un air subtil répandu dans ces organes, ni
un vent, ni un feu, ni une vapeur, ni un souffle, ni rien de ce que je
m'imagine. J'ai en effet supposé que cela n'est rien. La supposition
reste en place et pourtant, moi, je ne suis pas moins quelque chose.
C'est ce que me dit Descartes et le
cadran solaire alangui du Breo. |