|
|
Je
n'ai jamais connu cette scène et pourtant j'y pense souvent. Ce
faux souvenir a peut-être été alimenté par des
films ou des séries
télévisées. Je ne le pense
cependant pas. Il s'est construit à partir de scènes de foules
calmes, de foules en colère dans des manifestations et parfois de
foules joyeuses, de foules en fête. L'imagination et un
certain goût
du désastre ont fait le reste, ont fait l'image et le son. C'est
en quelque sorte un souvenir littéraire. Et puis vous laissez
passer
un instant et la
foule a encore déserté les rues, les rues de votre mémoire,
de votre mémoire triste, déserté les rues de votre
mémoire triste. Alors je
pense à l'insouciance. |