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C'est ainsi que la
Sicile
est devenue le but consciencieux de tout le voyage et quand je partirai
de Sicile, je rentrerai de Sicile. C'est ainsi que je comprends que
le
voyage de Gustav, ce voyage même que nous avons reproduit, ce voyage
même que nous reproduisons est resté sans aucun but, est demeuré
sans aucun but et sans aucune destination.
J'aime
le mot destination. Mais parfois, je me demande vraiment
s'il faut
continuer,
s'il faut continuer vraiment. Puis je pense au mot
destination, qui n'est
pas le mot destinée, qui n'est pas le mot destin. Je pense à
ce mot destination qui est l'ailleurs et qui est aussi l'autre à
qui je me destine. Et puis, je me rappelle qu'il
ne se passe rien encore, le soir, la nuit, dans le sombre d'un désir
sans nulle trace, sans espoir et le temps qui se retourne ne dit plus
rien
de nous. Alors, je
ne sais pas s'il faut persister.
Je
devrais arrêter mais la voiture m'entraîne. |