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Il n'y a pas que la
solitude. Il y a
aussi les nuages. Les
nuages me font de la peine et les nuages en Italie me
donnent une peine
italienne. Ce
sont les nuages qui portent le mieux les métaphores
du temps qui passe, de la fugitivité, mais aussi de certains
obscurcissements
de la pensée, de l'humeur et du goût de vivre. Ce sont encore
les nuages qui se
prêtent au modelage patient des enfants qui restent
à les regarder. Que puis-je voir quant à moi dans les nuages
italiens ? Je n'y vois rien. Je n'y vois même pas ton absence
d'Italie.
Je n'y vois aucune prédiction météorologique. Je vois
le ciel, derrière, qui s'amuse encore un peu. Je vois le ciel, bleu,
du même bleu qu'il y a en moi... de la même façon « que
dans un corps blanc ou vert, il y ait la même couleur blanche ou
verte que je sens ; dans un corps amer ou doux, la même saveur, et
ainsi du reste ; que les astres, les tours, et tous les autres corps
éloignés
qu'on voudra ». |