Diégèse | Le texte en continu | ||||||||
jeudi 19 août 2010 | 2010 | ||||||||
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« Car c'est la mort qui
donne la clé du destin d'une vie... c'est comme
cela que nous pensons. Mais ce n'est pas cela peut-être que nous sommes
obligés de penser, souvent pour avoir une autre vue du destin et ne
pas
privilégier forcément la fin d'une vie. » Roland Barthes - Collège de France - séance du 8 décembre 1979 |
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« (...)
c'est très
précisément un procédé que j'appellerais sans aucun
doute littéraire. Il s'agit tout de même toujours de faire une relation
entre une réalité banale et quelque chose qui transcende cette
réalité, quel que sens on donne au mot « transcender », et
dans ce cas là,
j'ai le sentiment tout à fait net que l'élément « art » joue
un rôle
décisif. » André Malraux à propos des Antimémoires, au micro de Pierre de Boisdeffre en 1959 cité par Jean-Noël Jeanneney dans Concordance des Temps France Culture - émission du 19 décembre 2009 |
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Ce que je retiens... (des années précédentes) | ...puis ce que j'écris. | ||||||||
Il est assez convenu que, dans une scène littéraire et aussi dans certains films, le paysage agit comme métaphore de la scène posée, en redondance ou en opposition. Un personnage, seul, dans un paysage vide, et ce vide du paysage devient métaphore même de la solitude. Outre qu'il s'agisse alors, le plus souvent, d'un mauvais film ou d'un mauvais récit, il doit être possible d'inverser le point de vue critique et penser que c'est le personnage qui est la métaphore du paysage, parvenant ainsi à une tautologie réjouissante : le paysage est vide parce que le personnage est seul. Cette tautologie, au passage, est l'un des ressorts littéraires du romantisme. Dès lors, à partir de cette situation banale, toutes les gradations dans la métaphore deviennent possibles. Le personnage est la ville et la ville est le personnage, indissociablement. Et quand il faut simplifier les finalités causales et la tentative de leur description, le personnage est à la mer ou à la campagne. | Tu
es de ce moment et tu es de tous les moments. Tu es de ce passé et tu es là. Tu es là, finalement. |
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...et ce que j'ai lu, vu ou entendu... et ce que ça fait... | |||||||||
Ce
n'est pas si facile de faire dialoguer Barthes et Malraux sur
l'écriture. Si je posais un instant l'hypothèse qu'écrire, c'est
prendre date avec la mort, la forme que prend l'écriture est superflue
au regard du rôle que joue l'écrire dans la quête d'absolu. Ce serait
alors ce qui donne ici cet « endroit de
pure grammaire, qui est pourtant un endroit de pur texte, d'un texte
qui tend vers l'absolu du texte. »
Et c'est ainsi que je m'immisce entre Barthes et Malraux par cette
citation de 2006, qui me fait plaisir et qui montre, au delà même de la
conscience que je peux en avoir, le continuum de cette écriture et
d'une certaine façon, sa cohérence, au delà de la moire qu'évoque
Proust pour La Recherche. Et l'on me pardonnera, je l'espère, de convoquer de bon matin, Proust, Barthes et Malraux, comme garants de ce qui n'est que cette fâcheuse « manie d'écrire ». |
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19 août | |||||||||
2009 | 2008 | 2007 | 2006 | 2005 | 2004 | 2003 | 2002 | 2001 | 2000 |
Il y a alors, surgissant, quelque chose de l'ordre de la volition, la vie qui passe, le temps. | Vous êtes pourtant des personnages. | Mais c'est peut-être une séquence perdue, une séquence entièrement perdue qui restera là, dans le non texte, dans le non texte, non écrit et non lu, dans cet endroit de pure grammaire, qui est pourtant un endroit de pur texte, d'un texte qui tend vers l'absolu du texte. | ... images d'emblée déchues. | Je te vois déjà, dans des pensées éloignées de moi, dans le silence d'un dimanche... | ... finissant par m'échapper dans des rêveries d'eau bleue salée comme des pleurs. |