« Le
haïku c'est quelque
chose qui se retient de basculer ou qui est en
train de basculer dans le rien du dire. »
Roland
Barthes - Collège de
France - séance du 24 février 1979
Ce
que je retiens... (des années précédentes)
...puis
ce que j'écris.
C'est
sans doute le printemps qui fait affleurer le fantasme dans ces textes
du désir. Car il s'agit bien d'un fantasme, ces lèvres charnues, ce
désir de chair. Il s'agit de ce scénario qui met « je » en
scène et peu
importe que la scène fantasmée, située dans le passé, ait
« vraiment » eu
lieu car, depuis le passé, elle n'est pas moins un fantasme que la
scène jumelle qui n'a jamais eu lieu, tout aussi fantasmée. Ainsi,
l'écriture est écriture de fantasme et c'est pour cela que poussée à
son paroxysme, elle ne peut devenir que pornographique. Si elle est
sincère, bien
sûr.
J'ai
pourtant vu ton corps mais, sans image, je ne garde que la sensation
douce de la douceur, la sensation abrupte de tes lèvres et ton corps
tout entier morcelé par mes caresses.
...et
ce que j'ai lu, vu ou entendu...
et ce que ça fait...