Diégèse
Le
texte
en continu
dimanche
12 décembre
2010
2010
ce
travail est commencé
depuis 3999
jours (3 x 31 x 43 jours)
et
son
auteur est en vie
depuis 18452 jours (22
x 7 x 659 jours)
ce
qui représente 21,6724% de la vie
de l'auteur
deux
mille six cent trente-six semaines de vie
hier
L'atelier
du
texte
demain
« Finalement, ce qui
fonde l'œuvre, c'est, on pourrait dire, un mouvement mystique . »
Roland
Barthes - Collège de
France - séance du 12 janvier 1980
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.
Ce
que je retiens... (des années précédentes)
...puis
ce que j'écris.
Je
retiens des années précédentes que le but de toute promenade, et
singulièrement de toute promenade d'écriture, c'est me souvenir . Je
fabrique le passage qui, de ce temps, me porte vers ce temps de ton
corps refusé, même
dans l'abandon soudain .
Ce
soir quand ma main, de ta main à ton dos, prend le parti de nos lèvres
rejointes.
...et
ce que j'ai lu, vu ou entendu...
et ce que ça fait...
Si,
avec Barthes, « ce qui fonde l'œuvre
est un mouvement mystique », c'est donc qu'il s'agit d'un
mouvement
amoureux. Toute œuvre tend à créer puis à rejoindre un amour aussi
proche mais inaccessible que peut l'être le concept d'éternité.
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Je
peux ainsi me souvenir
d'un rendez-vous, d'un trajet, d'une correspondance mais je ne me
souviendrai pas, mais je ne me souviendrai jamais, jamais plus, de la
forme si particulièrement ourlée de tes lèvres .
Je me
promène encore, mais je
vais trop lentement, enfermée dans la lenteur et avec une
envie froide de prendre le froid avec moi .
... c'est
peut-être
que le désir ne peut pas être enfermé .
Personne
ne m'a rien demandé .
... j'oublie
tous les
voyages pour rappeler à moi un peu de tes yeux, un peu de ton oubli,
qui m'endort, qui me déprend .
Mais
je n'en ferai rien, parti hébété
vers l'immobilité
de ton amour .
Je
suis pris entièrement
par les pouvoirs des corps, au risque d'arrêter le temps et de manquer
tous les horaires .